Un texte de Pascale Langlois
Ce qui m’a marquée le plus, et Fiston aussi m’en reparle souvent, c’est l’économie faite grâce à l’autocueillette. Sur place, le panier de quatre litres en autocueillette se vendait 9 $ alors qu’au kiosque, déjà cueillies, il en coûtait 15 $. J’ai toujours eu l’impression qu’il y avait de bonnes affaires à faire, mais je n’avais jamais vraiment pu le mesurer. Je suis maintenant doublement convaincue que cet investissement de temps est tout à fait rentable.
À la ferme Éthier où nous étions, les propriétaires misent entièrement sur cette autocueillette. Sylvain Éthier, le propriétaire, a été échaudé par des mauvaises expériences avec de grandes compagnies de distribution. Si bien qu’il a décidé de couper tous les intermédiaires pour uniquement vendre directement aux clients.
Le défi des fruits du Québec
En faisant la liste de mes fruits à récolter, je suis restée avec l’impression de manquer de variété. Je me suis même demandé si j’en oubliais! J’ai trois becs sucrés à la maison et je cherche ardemment des façons de les contenter avec des produits locaux (lire ici : éviter le sucre transformé).
Dans la même série :
Selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), les revenus bruts engendrés par la production de fruits représentaient moins de la moitié de ceux des légumes en 2018.
J’ai questionné Sylvain Éthier pour comprendre cette différence. Il m’a expliqué que le plus grand défi dans ce type de production est de faire face aux gels tardifs, alors que les plants sont en fleurs, pas seulement ceux de fraises, mais de tous les fruits. Certains gels ne pardonnent pas et il n’y a aucun moyen de réparer les dégâts.
C’est ce qui est arrivé à la production de raisins de table de Carolyn Dubois des Paysages de Carolyn. Un gel au début du mois de juin a ravagé ses vignes. Elle croyait avoir perdu toute sa production cette année, mais elle pense pouvoir en récolter un peu malgré tout.
Les raisins en principe, ce n’est pas une culture qui est difficile. La variété que j’ai, c’est une des plus rustiques. Je pensais m’en tirer sans problème, mais ce n’est pas le cas. On est au Québec!
, raconte l’ancienne fonctionnaire.
C’est pour cette raison que Carolyn avait choisi de cultiver la camerise, un plant qui résiste aux gels jusqu’à -7 degrés. C’est un fruit qui nous vient de la Russie et du Japon et qui est acclimaté aux climats froids, ajoute Carolyn Dubois. Pour nous, je me disais, c’est un fruit sans problème, du moins pour ce qui est de la question du gel.
Carolyn Dubois ajoute qu’il faut aussi quelques années aux arbres et arbustes avant de produire et donc d’offrir un revenu.
Le maraîcher, ça produit dans l’année, on a un revenu dans l’année. Mais si on fait du fruit, ce n’est pas avant trois ans c’est certain. Les gens veulent avoir des revenus rapidement. Les banques aussi sont frileuses à prêter. Et ça coûte cher! Moi j’avais une autre source de revenus qui me permettait d’attendre trois ans.
La camerise n’est pas encore très connue au Québec, mais Carolyn Dubois a remarqué une augmentation de la popularité depuis la pandémie. Son prix est environ le même que celui des framboises.
Et à peine mises sur la table, Chéri vient me voir pour me dire C’est dangereux ces fruits-là!
. Elle a tout de suite été adoptée. Fillette a renchéri en proposant de faire du yogourt glacé framboises, fraises et camerises. Un franc succès!
Est-ce que l’autocueillette fait partie de vos habitudes? Montrez-nous vos récoltes!
July 27, 2020 at 06:58PM
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Manger local en Mauricie et au Centre-du-Québec : des fruits à portée de mains - ICI.Radio-Canada.ca
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