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Tuesday, August 25, 2020

Société - Le fruit du pauvre coûte cher - L'Expression

buahasema.blogspot.com

Les diététiciens à travers le monde recommandent cinq fruits et légumes par jour pour une hygiène alimentaire parfaite. Il y a quelques années, un éminent professeur en cardiologie, exerçant en France et natif de Bouira, le professeur Abdenebi faisait les éloges de l'Algérie sur ce plan. « Nous avons les meilleurs fruit et légumes bio du monde.» Cet avantage ne profite point aux Algériens et Algériennes qui souffrent de toutes les maladies dues essentiellement à la mauvaise nourriture. La nature est tellement bien faite que chaque mois a son lot de fruits et légumes. Le réchauffement de la planète, les agressions humaines contre la nature, le dérèglement climatique, ont sensiblement réduit la qualité des produits. Dans son développement, plutôt anarchique et la sédentarisation à outrance, la société algérienne perd des valeurs ancestrales. Les amandes de Bekkouche qui, du temps de la colonisation, allaient jusqu'en Europe, les raisinsa d'Aghbalou qui ornaient les étals des grands marchés de Paris et ailleurs, les pistaches d'Ath Laksar, l'huile d'olive de M'Chedallah, les agrumes de Kadiria, les prunes d'Ath Mansour, le piment doux de Chorfa, le miel de Maâla... sont autant de produits du terroir qui méritaient une labellisation pour leur sauvegarde. Cette dégradation touchera même un fruit anodin, bénéfique et propre aux régions montagneuse de la Kabylie. Dans son passé, la Kabylie, en particulier, était réputée pour ses fruits que sont la figue (lakhrif) et la figue de Barbarie, poire cactus (akarmous). «Elle est cultivée à grande échelle au Maghreb, en Chine et au Mexique. En Afrique du nord, on l'appelle
«tchimbu», «tahendit», et
«taknarit»,«takermust» en tamazight; dans le nord et dans d'autres régions, on la surnomme handia (l'Indienne) ou kermus en nsara (la figue des chrétiens), ces deux appellations évoquant l'introduction en Afrique du Nord par les Européens à partir des Indes occidentales. On la trouve en pousse spontanée partout en Afrique du Nord, mais elle y était inconnue avant 1492 date de la découverte des Amériques et ne s'y est propagée à grande échelle qu'à partir du XIX siècle. La plante constitue, par ailleurs, de bonnes haies. Le fruit est également très populaire dans le pourtour méditerranéen, poussant notamment dans les régions chaudes d'Italie comme la Sicile, la Sardaigne ou encore les Pouilles, consommé localement ou exporté. En Italie, on l'appelle fico d'India (littéralement, «figue d'Inde»). Dans la nature, ce fruit sert d'aliment à de nombreuses espèces animales, rongeurs, oiseaux et insectes.». Selon la coutume et afin de raffermir les liens de fraternité, ces produits s'offraient tout comme le lait, l'huile d'olive. De nos jours, même dans les coins les plus enclavés on vend tout. C'est là un signe de la sédentarisation qui avance. Aucun mal à ça sauf quand on voit les prix. La banane importée depuis les lointains pays africains ou d'Amérique du Sud arrive sur les étals et coûte actuellement moins de 250 DA le kilogramme. La figue de Barbarie et malgré ses vertus est cédée au même prix et quelquefois plus cher avec à la clé un vendeur qui vous dit qu'à ce prix, ce fruit n'est pas rentable. Tout le monde sait que le plant a toujours été utilisé comme clôture et ne fait l'objet d'aucun entretien. Le coût peut être justifié par les vertus de cet aliment. Considérée comme l'une des huiles les plus chères au monde, l'huile de pépins de figue de Barbarie offre trois à quatre fois les avantages de l'huile d'argon. La forte concentration en vitamine E est plus importante que celle de n'importe quelle autre huile sur le marché (supérieure à 100 mg/100 g comparée aux 65 mg/100 g de celle de l'huile d'argon), ce qui en fait un puissant antioxydant. Son huile est souvent utilisée dans les cosmétiques pour ses vertus hydratantes. Sa richesse en acides gras, en vitamine E et en stérols lui permet de lutter contre l'effet néfaste des radicaux libres. Cette huile est souvent utilisée dans la composition des crèmes hydratantes pour le visage. Son effet anti-oxydant en fait aussi un ingrédient utile dans la composition des produits anti-cernes ou anti-rides. L'autre raison du prix élevé demeure le goût qui est très doux, très différent d'après les couleurs et très apprécié des connaisseurs. Il se mange de préférence très frais. On peut en faire des jus de fruits ou des confitures. La difficulté de sa consommation vient de la cueillette et de la découpe de la peau car celle-ci est pourvue de glochides, minuscules épines invisibles à l'oeil nu, mais très agressives et très difficiles à enlever. Toutes ces raisons ne justifient pas le prix d'un fruit qui n'a besoin ni d'un entretien ni d'un effort humain dans sa production. Si par le passé il était gracieusement offert, de nos jours, ils sont nombreux à venir des villages alentours à Bouira pour vendre au prix fort ce fruit conseillé aux diabétiques. Sur l'échelle de la qualité, la poire cactus d'Ath Laksar mène le bal en raison de son volume, sa couleur et sa saveur. À l'entrée de Bir Ghabalou, chef-lieu de daïra à 40 km à l'ouest de Bouira, un marché est improvisé. Ils viennent de Sedraya, wilaya de Médéa, de Souk Lekhmiss et des autres régions de la wilaya pour vendre ce fruit qui coûte plus cher que la banane.




August 26, 2020 at 05:45AM
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